Les origines du massage

Les origines du massage
  • By Chrystèle Perrier De Loz
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  • Étymologiquement, le terme massage est issu à la fois de l’arabe « mass », du grec « massein » et de l’hébreu « mashesh ». Dans tous les cas, il signifie « toucher », « palper », « presser légèrement », « pétrir » … quant au terme « massage » il est utilisé en France depuis le 19ème siècle.

    Il est néanmoins très difficile de dire précisément depuis quand on pratique le massage, tant il est, par nature, le prolongement naturel du geste qui nous amène à porter instinctivement la main à l’endroit où nous avons mal. Ce dont on est sûrs, c’est que c’est l’une des plus anciennes formes de thérapies populaires et que toutes les civilisations depuis des millénaires témoignent de sa pratique et de son expertise en la matière.

    En Inde, le massage se pratique depuis plus de 6.000 ans et il n’est pas rare, encore de nos jours, de croiser dans les rues des masseurs ambulants, dignes représentants et héritiers directs de la tradition ancestrale du massage ayurvédique (ayurveda signifiant « science de la vie »)

    Dans l’Antiquité, les Grecs et les Romains préconisaient de se faire masser avant et après la pratique du sport pour faciliter la régénération du corps. Hippocrate, le « père de la médecine » écrivait il y a 5.000 ans : « Le médecin doit avoir l’expérience de beaucoup de choses, mais à coup sûr du massage [qui] peut assouplir une articulation enraidie, ou, au contraire, corriger une hyperlaxité » et décrivait par ailleurs de nombreuses méthodes d’interventions manuelles.

    De leur côté, les Egyptiens concoctaient de nombreuses recettes d’onguents destinés à aider les masseurs dans leur pratique quand les Chinois, forts de leur incroyable connaissance de la médecine (appelée aujourd’hui Médecine Traditionnelle Chinoise), complétaient leur champ d’action par l’invention du massage Tui Na et de la Réflexologie Plantaire

    Au Japon, il y a 4.000 ans, se développait le fameux massage Shiatsu, dont les techniques continuent de se transmettre au sein des familles, de génération en génération. Et en Thaïlande, il y a 2.500 ans apparaissait le massage Thaïlandais dont on dit qu’il a été créé pour les moines, par le médecin personnel et ami de Bouddha.

    Par la suite, de nombreuses autres techniques ont été développées (le massage Amma, le massage Lomi Lomi, le massage Tibétain et beaucoup plus récemment le massage Suédois pour ne citer que ceux-là).

    Mais si de nombreuses civilisations ont plébiscité le massage au cours de l’Histoire, il n’a pas connu que des heures de gloire et sa pratique fut de nombreuses fois prohibée, notamment tout au long de la période intervalle entre le Moyen Age et la Renaissance.

    En France, il a longtemps été envisagé comme une technique d’hygiène ainsi que comme un soin paramédical et de ce fait, il a été librement pratiqué depuis la Renaissance. Mais en 1943, le tout nouvel Ordre des Médecins change la donne. Il décide que le massage est un soin qui relève d’une compétence médicale spécifique que seuls les kinésithérapeutes sont en mesure d’administrer. Dès lors, le massage thérapeutique qui intervient principalement sur les problèmes mécaniques nécessitant notamment une rééducation, éclipse le massage bien-être qui tombe en désaffection. Les Kinésithérapeutes détiennent alors le monopole de la pratique, d’autant qu’elle nécessite pour le patient de présenter une ordonnance médicale. Dès lors, un différend divise l’Ordre des kinésithérapeutes et les Fédérations de massage Bien-être, les premiers se revendiquant de l’usage exclusif du terme « masseur » quand les seconds voudraient user du droit légitime d’utiliser une terminologie à la fois historique et internationale.

    Il semble néanmoins que le massage Bien-être trouve enfin, par le biais de la justice, une issue qui lui soit favorable dans ce litige qui l’opposait encore très récemment aux masseurs-kinésithérapeutes.

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